Imago n°61 / Juillet 2013

Flâneries ligériennes

ÉDITO

La Vallée de la Loire est un territoire d’exception.

Elle traverse d’est en ouest le département sur une centaine de kilomètres et participe ainsi de son attractivité et de son rayonnement touristique en constituant une sorte de double littoral intérieur où la lumière faite de ciel et de sable est si singulière. L’image de la douceur angevine y est durablement associée. L’histoire y puise quelques-unes de ses plus belles pages et la littérature une source d’inspiration inépuisable. Le patrimoine y est omniprésent et marque combien ce territoire a traversé le temps en y construisant la trace sereine de son histoire.

Ce trésor est protégé. L’UNESCO en fait un patrimoine mondial (jusqu’à Chalonnes). L’État le consacre au titre des sites et souhaiterait que s’égraine tout au long de son cours un chapelet continu d’aires de valorisation de l’architecture et du patrimoine (AVAP). Le conseil régional et le conseil général y recensent une priorité en matière de financement des investissements touristiques. Les associations attachées au patrimoine, à l’environnement, à la pêche, à la faune, à la flore, à la marine de Loire et à bien des choses encore, y surveillent la moindre initiative des collectivités ou des particuliers. La commission départementale de la nature, des sites et du paysage (CDNPS) y juge la plus modeste évolution naturelle ou bâtie.
On comprend cette vigilance qui est à la hauteur de la sensibilité des milieux et des sites. On partage aussi la dimension fortement culturelle et finalement affective d’un attachement au territoire et à la perpétuation de ses valeurs. C’est en ce sens que le fleuve et sa vallée font pleinement patrimoine.
Mais il existe un risque, celui de la sanctuarisation, la “mise sous cloche” muséale d’un espace dont l’UNESCO lui-même souligne le caractère culturel, c’est-à-dire bien vivant. Cette menace tient à la superposition des mesures de protection qui finit par constituer un “mille feuilles” impénétrable et à la compétition entretenue parfois en termes de surenchère par les acteurs locaux de la sauvegarde et de la conservation.
Le présent numéro d’IMAGO, outre l’invitation à une certaine flânerie estivale, cherche à montrer combien l’exception des sites n’est en rien incompatible avec la modernité et l’affirmation du présent. La contemporanéité de l’architecture et de l’aménagement de l’espace public est alors la marque d’une appropriation de ce paysage compris comme le socle d’évolutions patrimoniales permanentes, les pages écrites aujourd’hui complétant celles d’hier, dans la continuité d’une relation qui se perpétue harmonieusement.

Gilles LEROY
Conseiller général de Beaupréau
Président du CAUE de Maine-et-Loire

Imago

Infos pratiques

  • Date : n° 61 / juillet 2013
  • Format :  21,5x 29,7 cm, 12 pages couleurs

Sommaire

  • Rendez-vous : En Maine-et-Loire et ailleurs
  • Programme MATP :  Juillet-septembre 2013
  • Brèves : AG 2013, Guide 30 ans d’architecture contemporaine en Pays de la Loire, Formation des élus
  • Dossier : Patrimoine d’avenir et modernités ligériennes
  • Opération : Le Pôle énergétique de l’Abbaye de Fontevraud
  • Découverte : Ils s’en sont allés