Mobilités

ÉDITO

Les sources de toute civilisation puisent leur vitalité dans l’échange entre les hommes et le déplacement de ceux-ci.

Qu’elle soit urbaine ou rurale, nomade ou sédentaire, la société est toujours fondée sur un principe de relations humaines, de métissages culturels et d’échanges marchands. Commerces, découvertes, pèlerinages, alliances, sont, à l’origine même de l’humanité, les moteurs de toutes évolutions. L’Homme est debout, il marche, il va à la rencontre de l’autre, il découvre une terre qui repousse de plus en plus loin ses frontières pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui, un village global, un espace mondialisé accessible.

La société urbaine est née de ces échanges. La ville se construit au point de rencontre de deux itinéraires (à la croisée des chemins…) ou sur le gué nécessaire au franchissement d’un obstacle naturel. Elle devient alors, outre cette fonction originelle, un lieu de rassemblement, de commerce et de développement individuel et collectif. C’est à partir de ces fonctions fondatrices que se construit l’organisation sociale, culturelle et politique. L’échange et le déplacement des hommes et de leurs marchandises sont ainsi la genèse d’une civilisation qu’ils tendent à une destinée planétaire, progressivement univoque.
Mais la question des déplacements n’est pas seulement macro économique et culturelle, elle pose aussi la question de la qualité de la vie de chacun. Le temps réservé quotidiennement aux déplacements domicile/travail est en constant développement, les trois quarts des salariés ne travaillant pas sur leur commune de résidence même si 50 % de ces mêmes salariés élisent domicile dans le pôle urbain où se situe leur lieu de travail.
La crise que nous connaissons et le double jeu d’une certaine précarité des ménages et de la rareté foncière dans les agglomérations font que l’utilisation de l’automobile est quasi incontournable. A l’heure du réchauffement climatique et de l’inflation du coût de l’énergie, nous avons l’obligation de rechercher des modes de déplacements alternatifs, complémentaires et économiquement supportables. Transports en commun, co-voiturage, liaisons douces, marche à pied sont des vocabulaires utiles à la ville d’aujourd’hui. La mobilité durable est une impérieuse nécessité, elle peut s’exprimer aux différentes échelles de la vie sociale, de l’îlot d’un quartier jusqu’au territoire planétaire.
Avec ce numéro de rentrée 2014, IMAGO aborde modestement cette immense question et l’illustre, notamment, de démarches exemplaires poursuivies par les élus de Segré ou de la Membrolle-sur-Longuenée. Il en est bien évidemment d’autres, les mobilités étant notamment parties prenantes des réflexions conduites dans le cadre des SCoT ou des PLUi. Elles seront, selon toute vraisemblance, au cœur de l’action territoriale menée à l’issue du prochain mandat municipal.

Je profite de cet éditorial de tout début d’année pour adresser aux lecteurs d’IMAGO mes vœux de santé, de réussite et de bonheur pour 2014. Que cette année riche en espoirs et en perspectives marque une nouvelle étape dans la quête insatiable de qualité de la vie et de développement durable.

Gilles LEROY
Conseiller général de Beaupréau
Président du CAUE de Maine-et-Loire